Peinture chinoise

Publié le par bgb-bbg

Avenches, peintures chinoises, de Li Ai Vee, Galerie du Paon, 10 sept.

 

« Le saule peint le vent - sans avoir besoin d’un pinceau ». C’est dans l’esprit de ce court poème (haïku) que doit être vue l’actuelle exposition de la Galerie du Paon à Avenches. La peinture traditionnelle d’Extrême Orient, en effet, est un art de la litote selon nos catégories occidentales. Pour le bouddhisme zen qui l’a marqué profondément, l’âme et l’univers s’identifient l’un avec l’autre, l’esprit s’exprime dans les paysages et le paysage exprime un état d’esprit. Toute manifestation artistique nait d’une primordiale méditation.

 

Quand il veut peindre, l’artiste s’assoit à une table bien éclairée, prépare papier, encres et pinceaux selon un cérémonial immuable « s’employant ainsi à apaiser son esprit et à ordonner ses pensées ». Lorsqu’enfin il pose la première tache, ce n’est pas seulement la main et le poignet qui travaillent mais aussi le bras et l’épaule : le geste sort des profondeurs de l’être, non pour l’exprimer à la manière de l’art gestuel occidental mais pour rendre la profonde harmonie de l’univers. Que naissent alors deux tiges de bambous, une pivoine ou un paysage d’où toute perspective est absente mais non la profondeur qui est rendue par les fins dégradés de gris ou de couleurs, ce n’est pas important.

 

Une exposition à regarder avec la même attention extrême qui a dirigé le pinceau de l’artiste.

 

 

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