Rühlin, ce fou doué

Publié le par bgb-bbg

5.    Le 4 septembre ’89, Galerie du Paon :Les ors-qu’idées,

 

A Villars-le-Grand, le regard R. Rühlin est décapant et son souffle décoiffe les avenues bien peignées de nos pensées visuelles. Cinquante ans après les surréalistes, il se promène à travers les ors-qu’idées découpées dans les gobelets et flacons de plastique de nos shampoings, adoucissants ou yogourts. Cinquante ans après, c’est de nouveau neuf, inattendu, bienvenu.

 

Le portrait en pied du pied est à voir dans la semelle d’une chaussure qui se mire dans l’ovale d’un miroir ; verre renversé sur deux cuillères en chaussons de danseuse, la fée verte est protégée par un cube transparent. Reprenez votre col de chemise : à l’envers comme les oreilles pointées, pointues du chat. Le chat dont le postérieur se révèle dans les crins d’un balai posé devant un portail peint avec un bouton entre la queue levée et les deux pattes. Assoupi sur un pneu-fontaine, le Lion de Lucerne respire entre les géraniums et les nains de jardin. La cacophonie des épouvantails des champs et des foires éclate en grand format à l’acryl et à la craie grasse, Tintin les paumes levées et le nez brillant, éclaire le monde. Suivez le guide, toujours jeune, des années quatre-vingt-dix.

 

Une composition de Rühlin vous fait passer à travers les miroirs, deux dimensions, trois dimensions, quatre dimensions, humour, délices et orgues passant allègrement la cinquième. L’escalier, le tronc d’arbre entrent dans le tableau, vous tendent la troisième pour rétrograder en seconde. Où est la première ? Invisible sous le crâne dégarni dans les gestes mesurés et la voix chantante et douce de l’artiste.

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