benoît Deschenaux:

Publié le par bgb-bbg

Benoit Deschenaux à Post-scriptum, gravure comme sculpture, septembre 1988,

 

Première exposition personnelle d’un artiste fribourgeois de 35 ans, exclusivement voué à la gravure, Benoit Deschenaux. « Ce qui m’intéresse c’est l’origine de l’homme, tant du point de vue scientifique que dans son expression mythologique, j’y ajoute ma strate qui est d’ordre graphique et dépend de mon imaginaire personnel. »

 

L’eau-forte, l’aquatinte et la découpe du cuivre donnent à la très grande empreinte sur le papier un aspect archétypal : retrouver l’homme par le biais des origines. Mais l’homme, ici, n’est pas l’Apollon du Belvédère, l’homme est cet animal sorti des eaux primordiales et qui lutte pour la survie. Les écailles du poisson lui collent à la peau, ses arrêtes et sa colonne vertébrale marquent son anatomie, sa tête émerge lentement de ses origines aquatiques et l’artiste usurpe sur le papier le rôle du temps; un gaufrage marque les bulles. Cette Ur-madonna matricielle dont le mouvement est plein de raideur encore esquisse  un humain au crâne marqué par les cicatrices des anciennes fêlures, le premier cri résonne, le cri vital qui est respiration...

 

L’adéquation est parfaite entre l’idée et le graphisme,  La culture des siècles n'est qu'une pâle empreinte ajoutée. On n’avait pas encore en gravure décomposé l’espace comme une sculpture, gravé comme on peint, suggéré les origines à partir d’empreintes graphiques sur un papier blanc par un cuivre découpé.

 

 

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