Gerhard Schürch: typographe et graveur

Publié le par bgb-bbg

Le 24 aout 1988, graveur, imprimeur, éditeur  Gerhard Schürch

 

Sur les pentes du Vully, une ferme, une ancienne grange est devenue imprimerie : un coin bureau-téléphone et de lourdes presses occupent l’espace. L’imprimerie s’appelle Dendron, le bois. Le propriétaire,  graveur sur bois, typographe, graphiste, éditeur, Gerhard Schürch s’est fait connaïtre en éditant de petits livres de poèmes dont l’un lui a valu, en 1985, le prix d’encouragement de la ville de Berne.

 

 La moitié de son temps est consacrée à la gravure sur bois ; dans un langage plus symbolique que plastique, il grave des chemins qui traversent la plaine jusqu’à l’horizon, des rivières et leurs galets, la terre et ses arbres ou des détails du tronc, des mottes de terre, des fissures. Les veines du bois de fil sont apparentes sur les tirages restreints qu’il pratique. Que cherche-t-il à exprimer ? « Le temps des druides, nous avons été colonisés par les Grecs et les Romains, or nous sommes des Celtes… ».

 

C’est la façon de Schürch de se sentir proche d’autres colonisés, les peuples du Tiers Monde. C’est pourquoi il a édité trente-six chansons du musicien reggae jamaïcain Bob Marley avec les merveilleuses xylographies d’une coopérative d’artistes bantous. Poèmes et images qui disent avec une délicatesse insoupçonnée « l’amour, la femme, l’enfant bantou ». L’un des derniers livres a été conçu en collaboration avec l’Atelier du Geste de Paul Gerber à Bienne ; intitulé « microbes », c’est un jeu sans paroles avec des photographies et sept chansons en double version allemande et française. La dernière strophe de la dernière chanson pourrait servir à dessiner les contours du graveur, imprimeur, éditeur de Lugnore :

 

« car je suis le germe du Chaos,

le rire anachronique,

l’entorse à la logique,

le brin d’herbe dans le béton,

(…)le point d’interrogation. »

 

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