Gilbert Mazliah: ésotérisme

Publié le par bgb-bbg

13.  Le 19 juin, Gilbert Mazliah, maternelles cavernes, atelier-galerie JJ Hofstetter

 

Au premier regard, il y un petit bonhomme sur un grand animal. L’animal avancerait d’un pas tranquille, il aurait des cornes ou non. Il pourrait être lancé en pleine course. Il pourrait aussi être plus petit que l’homme et en arrêt au-dessus d’un poussin rouge. L’homme pourrait même prendre la position fœtale pour regarder en face son animal. Mais l’animal pourrait aussi le contenir dans ses immenses bras velus et protecteurs...

 

A y regarder encore, on se perd à décrypter un arrière-plan qui tient de la caverne primitive et du mur couvert de graffitis, de signes quotidiens ou ésotériques. Pastels, craies noires et sanguines ne réduisent pas le mini-cérémonial brut à une expérimentation purement plastique mais conduisent impérieusement à un jeu interprétatif difficile. Nul besoin d’être grand clerc pour soupçonner Mazliah d’ethnographies imaginaires, de transpositions plastiques d’une recherche personnelle dans les eaux troubles de l’inconscient collectif. Le masque pensif, voile symbolique d’une réalité intérieure toujours occultée, est confronté aux éclats soudains des rouges et des jaunes surgis des profondeurs obscures.

 

Le grand étang noir réunit les précises silhouettes humaines en un cercle d’ombre. Pour une scène de pêche ordinaire ou pour le rituel sacré du poisson ? Le seul espace de la toile a-t-il le pouvoir de sacraliser l’agir humain collectif ou les interrogations individuelles ? Peut-on parler ici de démarches picturales initiatiques ? Toutes insolites qu’elles soient, les images de Mazliah laissent une impression familière et rassurante. Reflet de la conscience essentiellement positive du peintre ? Ses lieux souterrains ou nocturnes sont les cavernes maternelles prêtées à l’être humain pour qu’il y déchiffre les multiples inconnues de sa destinée et de celle de ses semblables qui ont passé, passent ou passeront encore par les mêmes passages. Avec son animal guide, on est loin de l’Enfer de la Divine Comédie.

 

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