Marc Jurt: gravure, papier, Asie

Publié le par bgb-bbg

13.  Le 3 juillet ’89, Marc Jurt au Château d’Avenches, la gravure, le papier et l’Asie,

 

Graveur prodige reconnu dès l’âge de 26 ans pour la perfection technique et la qualité d’inspiration de ses gravures, Marc Jurt poursuit ses recherches sur la complicité du papier et de la plaque de cuivre. Si celle-ci a longtemps capté tous ses soins, le papier aujourd’hui partage ce privilège puisque l’artiste le fabrique lui-même, intégrant sa texture inégale à ses œuvres récentes. C’est qu’entre temps, l’artiste a parcouru le continent asiatique faisant escales longues à Bali, au Japon, au Népal…Du Népal, il a ramené des feuilles de papier beige, brun ou noir, fabriquées à la main depuis la nuit des temps avec l’écorce de l’arbuste daphné.

 

Dans et sur le papier, la gravure à l’eau forte et à la pointe sèche mais aussi la gouache, les appliques de papier de riz, les fragments de journaux aux caractères chinois, les timbres- poste viennent y déposer leurs strates de grands vents et de voyages au long cours.

 

L’ordonnancement de ces multiples structures sur une planche révèle le long travail passionné du plasticien à l’affût des résonnances et des connivences qui s’expriment en tensions secrètes, en rapports de forces, de formes et de coloris.

 

Dans une autre suite de travaux intitulés « alliances » Marc Jurt intègre à la pâte à papier, avant séchage, une ancienne gravure des constellations, une orchidée, des éléments de végétaux symboles…puisque le papier peut être de riz, de coton, de lin, de maïs…autour desquels il bâtit un paysage d’océan ou de cosmos, des lignes d’horizon et des « espaces secrets en filigrane » imprimant la trace nette d’un monotype, peignant à la gouache des chevelures d’algues brunes ou de racines, avançant aussi loin que l’exige le dialogue, l’imbrication parfaite des éléments constitutifs dans l’œuvre finale.

 

Ce langage subtil des signes, formes, empreintes, zones colorées, on le retrouve dans les gravures (dites conventionnelles par rapport aux réalisations précédemment décrites) qui, par leur simplicité limpide, ont ce fini des espaces spirituels ouverts. Telle cette « offrande à la pluie » ou entre deux rideaux de bambou, l’un vertical, l’autre horizontal, la pluie lie l’avant-toit au paysage noyé ou cette planche parsemée de signes entrelacés, illisibles comme les longs voyages.

 

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